Une journée en mission terrain avec une responsable d’antenne à Tana
Dès l’arrivée à Tana, comme chaque année, la correspondante a préparé l’agenda des visites des familles ; c’est l’objet principal du voyage de la responsable d’antenne.
Tous les ans, rencontrer les mamans et les enfants sur place est un moment fort et indispensable pour comprendre au mieux la situation des familles et rendre compte au parrain à son retour en France.
Antananarivo est une immense ville, avec des rues en très mauvais état, quasiment sans trottoirs et donc encombrées de petits étals et de milliers de piétons qui circulent en tous sens. Les temps de transport sont très longs, la ville est bloquée dès 9h par des embouteillages monstres. Donc le rendez-vous est fixé avec la correspondante le matin à 6h15 sur la place de l’Indépendance.
L’air est frais, les gens de la rue sont réveillés, les queues sont déjà longues aux arrêts de bus. Le bus arrive et nous nous installons à 5 sur 4 places pendant que le véhicule démarre en cahotant.
Une heure et demi plus tard, une maman souriante nous attend pour nous emmener dans un dédale de petites ruelles étroites où nous ne pouvons passer à deux de front au travers de petits canaux, des égouts à ciel ouverts. C’est l’heure du départ à l’école, au marché ou au travail. Il y a un monde fou, il ne faut pas se perdre et faire aussi attention à son sac car les voleurs à la sauvette peuvent profiter d’un instant d’inattention. Mais entourés de la maman et de la correspondante, nous sommes en sécurité.
La maman nous introduit dans sa maison exigüe, souvent sombre et à la toiture percée, deux chaises et un lit pour s’asseoir feront l’affaire pour notre visite. Les enfants sont tous là avec leurs bulletins scolaires.
La correspondante fera la traduction en malgache de toutes les questions de la responsable d’antenne qui s’intéresse à tous les évènements de l’année : les résultats scolaires, l’assiduité, la santé, l’alimentation, le travail de la maman, les relations familiales, … Elle participe aussi à la discussion et pointe les progrès ou les difficultés. Les enfants sont fiers de parler de leur école, la maman est fière d’eux, elle raconte aussi son quotidien. Les échanges sont soutenus quand on parle budget, orientation scolaire ou courriers au parrain. Et c’est parfois autour d’une petite collation qu’une chose importante est dite.
Maman, correspondante et responsable dessinent les priorités pour l’année à venir. Ce sera plus tard, à la fin de toutes les visites, que responsable et correspondante décideront d’une aide complémentaire, d’un soutien à un projet, de la prise en charge des soins ou de matériel scolaire, d’un appel au parrain.
Mais l’heure a passé et déjà une autre maman du même quartier nous attend. Elle a un peu peur car c’est la première fois qu’un « vahaza » (un étranger) va venir chez elle. Elle sait qu’elle pourrait obtenir un parrainage et donc un versement régulier pour scolariser ses enfants. Ouf ! Elle sent de la bienveillance dans les questions, elle a bien compris qu’il fallait qu’elle attende qu’on lui trouve un parrain.
Après 5 visites dans des quartiers différents, des heures de bus – et un intermède déjeuner préparé par une maman, il faut vite prendre le chemin du retour pour arriver à l’hôtel avant la nuit, partager avec l’équipe au dîner ses impressions, ses interrogations, préparer les visites du jour suivant …. Et ainsi retrouver l’énergie de retourner le lendemain pour de nouvelles rencontres.